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L’impact des services numériques sur l’environnement : une indispensable transition vers un numérique durable Les services numériques ont révolutionné nos modes de vie en offrant une multitude d’avantages et de possibilités. Nous pouvons tous aisément percevoir l’impact de certains services numérique. Notamment Uber ou Amazon qui génèrent des impacts directs via leur influence sur le trafic routier. Plus précisément via la livraison au dernier kilomètre au sein des centres-villes, mais aussi via la pollution atmosphérique généré par les gaz à effet de serre et les aérosols (particules fines). Pour les services équivalents dits « Green » il faut également prendre en compte la production de véhicules électriques dédiés ayant un impact important en phase de fabrication.

Mais qu’en est-il des services basés sur le Cloud ? Évaluer instinctivement l’impact d’un service comme Apple Pay ou bien Google Maps est déjà plus complexe.

L’impact des services numériques en chiffres

Les chiffres associés à l’impact environnemental des services numériques sont importants. Le secteur numérique représente environ 3,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit autant que l’industrie aéronautique. Quant aux datacenters situés au cœur de ces services, sont eux responsables de près de 3 % des émissions de CO2 à l’échelle mondiale, soit plus que le secteur de l’aviation. Cette empreinte carbone considérable est principalement due à la consommation énergétique nécessaire pour faire fonctionner les infrastructures informatiques.

L’importance du mix énergétique

La source d’énergie primaire utilisée pour alimenter les services numériques joue un rôle crucial dans leur impact environnemental. Sur ce point la France est avantagée, car elle possède un mix énergétique favorable via sa part d’énergie nucléaire. Cependant, il est trompeur de penser qu’un service numérique utilisé en France à un impact réduit. En effet, il faut prendre en compte la localisation de l’infrastructure. Nous pouvons prendre l’exemple d’un moteur de recherche de type Google, qui pour une recherche sur le territoire français, transitera ses données vers ses datacenters Google situé aux USA dont le mix énergétique est essentiellement composé d’énergie carbonée (pétrole et Gaz).

Actuellement, une grande partie de l’électricité utilisée par les services numériques provient de sources non-renouvelables, telles que les combustibles fossiles. Cela entraîne une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi au réchauffement climatique. Cependant, une transition vers des sources d’énergie renouvelable, telles que l’énergie solaire et éolienne, est essentielle pour réduire cet impact.

Aujourd’hui, le principe du datacenter « vert » reste à l’état marginal. Les hyperscalers tels qu’AWS, Azure et Google Cloud concentre la majeur partie des données à l’échelle mondiale sur le territoire américain.

Non, le Cloud n’est pas une solution miracle 

Le principe du Cloud par une centralisation des données sur des infrastructures mutualisées reste un bon début de solution, une source d’énergie renouvelable dédiée permettrait de réduire significativement les émissions de gaz à effets de serre associées des hyperscalers. De plus la scalabilité ascendante et descendante en fonction de l’usage des services fait également partie des principes d’éco-conception.

Cependant cette scalabilité offre également l’illusion de disposer des ressources illimitées ce qui provoque un effet rebond par l’augmentation des usages numériques, l’infrastructure se dimensionne instantanément en fonction de la charge sur un service numérique.

L’éco-conception des services numérique comme solution

Pour minimiser l’impact environnemental des services numériques, il est essentiel de les concevoir de façon à réduire leur impact dès le départ. Voici quelques principes d’éco-conception à prendre en compte :

1. Optimisation de la consommation d’énergie : les développeurs de logiciels doivent concevoir des applications et des services qui utilisent de manière efficace les ressources informatiques, en réduisant la demande en énergie.

2. Réduction de la consommation de données : les services numériques doivent être conçus de manière à minimiser la quantité de données nécessaires pour leur fonctionnement, réduisant ainsi la charge sur les infrastructures réseau et la consommation d’énergie associée.

3. Durabilité matérielle : les appareils électroniques doivent être conçus pour durer, en favorisant la réparabilité et la recyclabilité des composants, réduisant ainsi la quantité de déchets électroniques.

4. Mettre fin à l’obsolescence logicielle : développer des logiciels durables et rétrocompatibles contribuent fortement à allonger la durée de vie des équipements. 80 % des smartphones sont remplacés pour des raisons d’obsolescence logicielles. (lenteurs, bugs, incompatibilités, etc.)

5. La sensibilisation des utilisateurs : les utilisateurs doivent être informés de l’impact environnemental de leurs activités en ligne, les encourageant ainsi à adopter des comportements plus durables.

Pour conclure, les services numériques ont apporté d’innombrables avantages, mais ils ont également un impact environnemental significatif. Pour préserver notre planète, il est impératif de prendre des mesures pour réduire cet impact. Les chiffres alarmants soulignent l’urgence de la situation, tandis que la transition vers un mix énergétique propre et l’éco-conception des services numériques offrent des solutions concrètes. En travaillant ensemble, nous pouvons créer un avenir numérique plus durable et respectueux de l’environnement.

Harris FOSU APPIAH
Expert Numérique Responsable